Côte d’Ivoire/Mme Lessié Colette (SG OFFARCI) : «Nous avons décidé de passer une retraite active »
Mme Lessié Colette est secrétaire générale de l’Organisation des femmes fonctionnaires et agents de l’Etat à la retraite de Côte d’Ivoire (OFFARCI). Elle a accordé un entretien à Ivoirehandicaptv.net, au cours duquel elle aborde plusieurs sujets en rapport avec cette organisation. Elle lance également un appel à la jeunesse.
Ivoirehandicaptv.net : Pourquoi avoir créé l’OFFARCI ?
Lessié Colette : Parce qu’on s’est dit que quand la femme est à la retraite, elle abandonne tout. Pour elle tout est fini. Mais à l’OFFARCI, nous avons décidé de passer une retraite active. C’est-à-dire nous occuper, nous frotter à nos pères, nous entraider dans l’association, nous soutenir dans les situations malheureuses ou heureuses et nous épanouir.
L’OFFARCI existe depuis quand ?
L.C : L’Organisation des femmes fonctionnaires et agents de l’Etat à la retraite de Côte d’Ivoire (OFFARCI) a été créée depuis 2013.
Peut-on avoir un bref bilan des actions que vous avez menées depuis la création de L’OFFARCI ?
L.C : Depuis 2013, nous avons d’abord fait notre investiture. Après l’investiture, nous avons fait des sorties-détentes. Nous avons organisé des séminaires de formation pour dire que quand la femme est à la retraite, elle a toujours besoin d’être formée, parce qu’il y a beaucoup d’autres choses à apprendre en dehors de ce nous avons eu à faire sur le plan administratif. Donc sur plan social, nous sommes là, toujours aux côtés de nos membres, dans le malheur comme dans le bonheur. S’il y a des cas de maladie, nous rendons visite à nos sœurs qui ont des soucis de santé, etc.
Vous avez parlé de formations que vous organisez. Peut-on en savoir plus?
L.C : Nous faisons des formations en rapport avec l’agriculture par exemple. Puisqu’il y a certaines parmi nous qui font la transformation du cacao par exemple, d’autres qui font des champs. Moi je suis dans les champs. Je fais le manioc, je fais le riz bas-fond et ça m’occupe.
Concernant les activités récréatives, qu’est-ce que vous faites par exemple ?
L.C : Actuellement même, nous avons un programme de sortie. C’est le Ministère de l’Emploi et de la Protection sociale qui nous a toujours invité à faire des sorties récréatives. Quand nous allons à ces sorties-là, nous jouons à tous les jeux (ludo et autres). Une fois, nous étions allées à la forêt du Banco pour une visite. Ce jour-là, nous avons découvert des plantes qui servent à faire certains médicaments, que nous ne connaissions pas. Ça été très enrichissant. Cette sortie-là, nous avait permis de nous épanouir. Nous avons donc en vue, ces jours-ci, de faire une sortie au cours de laquelle, nous allons revoir les textes de l’OFFARCI qui sont vieillissants.
Avez-vous un appel pour les nouvelles retraitées qui veulent s’orienter vers une association.
L.C : Cette question est bien tombée. Actuellement, il y en a une qui frappe à ma porte. Elle vient de prendre récemment sa retraite. Elle est venue me voir pour me demander ce qu’elle peut faire étant à la retraite ou encore où je peux l’orienter. Je lui ai dit que je l’intègre d’emblée dans L’OFFARCI. Quand tu es à la retraite, c’est difficile parce que tu perds tous les repères. Au plan santé, tu n’es pas équilibré. Si dans cette situation, si tu veux rester à la maison à ne rien faire, c’est le pire qui va t’arriver. Donc nous rendons visite à celles qui sont proches de la retraite pour leur dire qu’elles peuvent s’orienter à L’OFFARCI, une fois à la retraite. Celles qui sont déjà à la retraite, nous les invitons à venir mener les mêmes activités que nous, au sein de l’OFFARCI pour ne pas s’ennuyer et pour passer une retraite active.
En tant que mère quel conseil pouvez-vous donner aux jeunes filles?
L.C : En que maman, ce que nous demandons à nos filles, c’est de revoir leur manière de s’habiller. Aujourd’hui, beaucoup de filles sortent à moitié nu, ce n’est pas bien. Cela ne présente pas l’aspect d’une fille digne, c’est pourquoi nous demandons aux jeunes filles de changer ou d’améliorer leur manière de se vêtir. Cela va leur donner de la valeur en tant que femme. Nous demandons aux jeunes filles également de ne pas s’adonner à la vie facile. Il faut qu’elles cherchent à faire quelque chose de leurs dix doigts. Et plus tard elles auront un foyer heureux. Parce qu’une femme qui ne fait rien, c’est difficile. Si elles ne font rien pour soutenir leur mari, si elles ne font rien pour s’occuper de leurs enfants, tout risque d’être difficile.
Un appel aux autorités.
L.C : En que femme, l’appel que nous lançons aux autorités, c’est qu’elles puissent s’entendre entre elles. Que les hommes politiques puissent s’entendre pour éviter que le sang coule encore dans ce pays. Quand il y a des troubles ça n’arrange personne. Nous souhaitons qu’il y ait vraiment le bon ton en leur sein. Le calme, la tranquillité va nous aider à nous épanouir pendant notre retraite.
Marina N.